Monographie Edmond Albe

, par Claude Vertut

Nadilhac

Introduction
Seigneurie
La communauté

Introduction
Souvent écrit Nadaillac (voir Peyrignac et Le Roc). De là des confusions faciles à faire et souvent faites, car on écrit aussi quelquefois Nadillac pour le château de Nadaillac et pour Nadaillac de Rouges.
Ce lieu dépendait au point de vue paroissial de l’église de Cras dont Saint-Martin de Nadilhac fut toujours annexe. Les Templiers puis les Hospitaliers y avaient droit à la dîme. Elle était perçue par le commandeur et en partie par le curé de Cras.
Le service de Nadilhac était fait par un vicaire dépendant du curé de Sainte-Foi de Cras.
Lacoste dit que le lieu de Nadillac fut donné au Chapitre de Cahors en 969 par l’archidiacre Géraud. Il ne donna sans doute que la suzeraineté ou bien le chapitre la céda à la maison de Gourdon-Castelnau puisque cette maison en fait hommage comme de bien d’autres possessions au chapitre de Cahors, vraisemblablement lorsque l’église Sainte-Foi de Cras fut donnée aux Templiers, l’église Saint-Martin de Nadillac dut être donnée en même temps.
Les commandeurs qui faisaient la visite de Cras visitaient aussi l’église de Nadillac. C’est ainsi que nous apprenons qu’en 1674, Pierre Gaillard, vicaire, faisait le service de l’annexe ; en 1685, le secondaire s’appelait Andrieu. Autres Vicaires : 1693, Jean Delsols (résidant à Nadilhac) ; en 1702, Me Cambajou, en 1754 et en 1764, le vicaire était Antoine Cristallin (il résidait d’ordinaire à Nadilhac), qui sera recteur du Bastit au moment de la Révolution. En 1781, le vicaire s’appelait Louis Pégourié, curé de Cras en 1784, constitutionnel. Le procès-verbal de la visite de cette année nous dit que l’église avait trois chapelles, que l’une fut murée pour servir de sacristie et qu’elle était très humide.
Le procès-verbal de 1764 nous dit qu’il y avait dans la paroisse de Nadilhac un quartier appelé Le Priourat, dont la dîme se partageait entre le commandeur et le prieur de Francoulès (voir ce nom).
L’église actuelle de Nadilhac a été bâtie en 1884. Le choeur et le clocher sont de 1894.

Seigneurie
Au point de vue seigneurial, Nadillac n’appartenait pas à la commanderie, à l’exception de quelque petit terroir comme celui de la Teulière, reconnu en 1504.
Tout d’abord ce lieu est disputé entre la famille de Barasc qui au XIIIè siècle avait une grande partie de cette région et la famille de Gourdon. La correspondance d’Alphonse de Poitiers nous fait part (15 déc. 1267) de la plainte du chevalier Déodat de Barasc contre Ratier de Castelnau, lequel a édifié une villa dans ce lieu de Nadillac qui lui appartient, et malgré sa volonté.
C’est Ratier qui dut avoir raison, car dans le traité d’assignation de rentes en Quercy au roi d’Angleterre, en 1287, Nadilhac est compris dans la baronnie de Ratier de Castelnau. Après le partage des biens de Ratier II, toutes les possessions gourdonnaises de la famille de Castelnau passèrent à Aymeric de Gourdon, chef de la branche des Gourdon-Peyrille. En 1302, il faisait son hommage au chapitre de Cahors et nommait Nadilhac au nombre des possessions qu’il tenait du Chapitre. En 1411, hommage de Pons de Gourdon.
Plus tard, Nadillac et d’autres possessions voisines (Ussel, par exemple) passèrent aux Pélegri du Vigan : en 1507, en était seigneur noble Antoine de Pélegri ; des Pélegri il passa aux Saint-Sulpice (les Hébrard de St Sulpice, héritiers des Pélegri, le possédaient à la fin du XVIè siècle et au XVIIè siècle), puis aux Lostanges de Saint-Alvère (héritiers des Hébrard) : en 1724 en était seigneur M. de Lostange de Saint-Alvère, archidiacre de Cahors.
La famille de Saint-Sulpice, fondatrice (vers 163...) des Ursulines de Cahors, leur donna des rentes sur Nadilhac et La Basarthide (commune de Francoulès) : 100 quartes de froment et 10 quartons de seigle, évalués 450 livres.
La famille de Pélegry avait aussi donné quelque chose au collège de Cahors qui portait ce nom dans la paroisse de Nadilhac.
En 1276, le commandeur du temple de Cras, Raymond Robert, passait au nom de l’église de Nadilhac, annexe de Cras, un compromis avec Guillaume Del Faet, prieur de la maison des chanoines réguliers de Molières, près Francoulès, dépendant de l’abbaye de la Couronne (v. Francoulès) lequel agissait comme recteur de son église d’Avarso (St Pierre-Liversou) sur le territoire de laquelle avait été bâti le monastère de Molières. Il s’agissait de dîmes sur les terroirs de Bontiran, mas de Pechaguda, Daossa (dans les confronts, il est question d’un moulin de B. Lavergne, d’un combel de Tira Romieu), du ruisseau d’avarso qui est un affluent du Vers, de la léproserie de Madirat.
Les arbitres étaient Géraud du Montat, recteur de Brouelle, Arnaud Porte, recteur de Peyrille.

La communauté
Appelée Nadilhac-le-Sec. Distincte de Cras. Elle faisait, comme Cras, partie de la sénéchaussée de Cahors et nous avons conservé son cahier de doléances pour 1789. On le trouvera dans la publication de M. Fourastié ; il est rédigé sous forme d’instruction aux deux députés envoyés à l’assemblée préparatoire. Ils se plaignent surtout des exigences du seigneur décimateur, c’est-à-dire du commandeur.
Après la Révolution, Nadilhac fut uni à Cras comme commune jusqu’au 17 janvier 1863 où les deux sections formèrent deux communes différentes, toutes deux du canton de Lauzès (pendant la Révolution, du canton de Cabrerets).

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