Louis Rigal : un jeune paysan de Vers lors de son incorporation en 1914 : il avait 20 ans !

, par Claude Vertut

A la lecture de l’article de Nicolas François Savy sur Louis Rigal, j’ai tout de suite pensé à notre ami, Didier Rigal, archéologue, membre de la Sociéte des Études Litéraires et Scientifiques du Lot et administrateur de notre association, comme d’ailleurs Nicolas François Savy.
Louis Rigal cet illustre soldat de la guerre de 14 était le grand-père de Didier !

La numérisation des registres matricules est une véritable avancée dans tous les domaines historiques, de la recherche fondamentale à la simple généalogie familiale. Ce soir, j’ai cherché au hasard une fiche de la classe 1914 du recrutement de Cahors. Je suis tombé sur Louis Rigal, un jeune paysan de Vers (46). Son parcours est assez édifiant.

  • Le haut de la fiche matricule de Louis Rigal.

On y apprend qu’il était né le 4 décembre 1894 à Vers, fils d’Eugène et de Julie. Il était cultivateur lors de son incorporation, et l’était encore en 1937. Pour le reste, on trouve ses caractéristiques physiques, ainsi que son niveau d’instruction : 3, ce qui veut dire qu’il savait lire, écrire et compter.

  • Les affectations de Louis Rigal.

Incorporé au 10e Dragon le 4 septembre 1914, il fut muté dans l’infanterie, au 20e RI, un mois plus tard : après les hécatombes de l’été 1914, l’infanterie avait besoin de combler ses pertes tandis que l’utilité de la cavalerie allait décroissant. Il passa ensuite au 220e RI en septembre 1915, puis au 366e RI en décembre 1917 ; ces mutations s’expliquent là aussi par le besoin de combler les pertes de ces régiments après des périodes de grandes opérations.

  • Louis Rigal à Verdun.

Louis Rigal prit un éclat d’obus dans le bras droit à Verdun, au ravin de la Mort, le 6 septembre 1916.
Il fut blessé à nouveau 2 ans plus tard en prenant un nouvel éclat d’obus, dans le genou droit cette fois, en participant brillamment à une attaque, ce qui lui valut d’être décoré de la Croix de Guerre.

  • Les blessures et séquelles

Séquelles des blessures de guerre de Louis Rigal : en 1920, "membre inférieur droit, raccourcissement de 10 centimètres suite fracas du genou actuellement ankylosé en rectitude, atrophie de 10 centimètres de la cuisse et 4 centimètres au mollet".
En 1962 (44 ans après la fin de la guerre) : taux d’invalidité de 85 % pour 1/ (75%)"séquelles de blessure par éclat d’obus avec résection du genou droit, ankylosé complète du genou. Raccourcissement de 10 cm. 2/ (10%) Douleurs névritiques et troubles circulatoires importants.

Vers. Les terres agricoles de la vallée du lot du côté de notre dame de Velles.