LE CHEVALIER DE LAMAGDELAINE

, par Claude Vertut

LE CHEVALIER DE LAMAGDELAINE
Un chevalier, poursuivi par une nombreuse bande de
voleurs, se vit entouré après une demi-journée de luttes, et cerné
par ces brigands furieux contre lui et à la rage desquels il ne
pouvait échapper. En effet, il avait été acculé sur un rocher
escarpé qui dominait la rivière du Lot. Il voyait infailliblement
arriver l’heure de sa mort prochaine. Poussé par le désespoir, il
songe un moment à la vigueur et au courage de son cheval
Mène qui lui a autrefois sauvé la vie. Ranimant tout son
courage il se recommande à Dieu et à Madelaine, sa douce
fiancée, puis il pique Méric au plus profond du flanc. Par un
bond prodigieux de trente pieds digne de Bayard, le cheval-fée,
Méric saute du rocher jusqu’au milieu de la rivière, traverse
l’autre moitié à la nage, grimpe sur la rive opposée, franchit les
marécages qui s’y trouvaient et, après des efforts inouïs, arrive
avec son maître à l’endroit même où est l’église de
Lamadeleine. C’est en l’honneur de cette délivrance
miraculeuse que la chapelle aurait été construite et elle devrait
son nom à Madelaine, la dame du chevalier intrépide...
Quant au rocher il porte depuis ce temps le nom de Saut
de Méric, qu’il ne perdra jamais. Mais les temps l’ont bien
changé !... Il n’est plus possible aujourd’hui d’y voir
l’empreinte de pieds que le bon cheval y laissa lorsqu’il prit son
élan pour ce saut périlleux...
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