LUNE CAMPAGNARDE
O bel astre des nuits chanté par les poètes,
Tant de fois contemple, aux claires nuits d’Août,
Sur les chemins déserts suivis de bout en bout
Que jalonnaient, stridents, des crissements d’insectes
O lune bienveillante à nos terreurs secrètes
Lorsque, de l’ombre épaisse ont surgi tout-à-coup
Le vol lourd et le cri lugubre d’un hibou !
Merci pour le secours que ton astre nous prête
Et pour la poésie ardente de ses nuits
Que dispense aux amants la margelle d’un puits
Sous le ciel étoilé de la vaste campagne.
Mais qui donc à Paris l’a jamais regardé
Par delà j’éclairage intense et sans épargne,
Alors qu’il est si doux de s’y être attardé !
Gabriel Feyret : Pastorales et Résurgences.