AU COIN DU FEU
Jules Delseriès,
Au Gré du Vent
Entre les grands chenets de ma vieille maison
J’aime à voir un grand feu qui danse et qui pétille
En faisant rougeoyer quelque énorme tison
Dont j’active l’ardeur, avec quelque brindille.
Et dans les soirs sans fin de la froide saison
Quand dehors le vent souffle et qu’il neige ou grésille
II m’est doux, de laisser sortir de leur prison
Le flot des souvenirs des fêtes de famille.
De revoir en rêvant ces élans de jeunesse
Beaux projets envolés dans un jour d’allégresse
Et vite consumés dans le feu des vingt ans
II me semble les voir flotter dans cette flamme
Et je sens quelque part dans le fond de mon âme
Revivre ces éclairs de ma vie au printemps.