A PAUL FROMENT : Jules Delsériès

, par Claude Vertut

A PAUL FROMENT
O tu Frournent, qua travers régos
May que de ! blat sobios tjita,
En daïssent ona mos estébos,
Daïsso iné un briol te porla...
Coummo tu, yeou souy de la terro,
Planta moubento, gayrebé ;
En troboillen, paouré « lonlèro »,
Commo tu ay contât tobé.
Mais, mo muso semblo gorrélo
Tout juste, pot se trigoussa ;
En té letsiguen, me rappélo
Lou comis que té colguet fa.
Tsomay n’ouuray tos flnos alos,
Que plo naou toou sotjut mounta ;
Dé mous bers los flombos soun palos
Et lous temps los escontira. ’
. Sobios bé que la Pouésio
Sat gayrc rire et plo ploura,
Bressen lus jours comme un espio •
Débol boulon que lo prendra.
Se n’as contado toun aïmado
Qu’éro bé per té counsoula,
Dé toun cur la coupo obroundado
Sobio plus que se désoula.
52. ANTHOLOGIE DES POETES QUERCYNO
Cado tjour to muso olertado
Un refren noubel sobio fa,
JF.t, dol Bnilct au lo Bugado
O bouii Froument as fat boun. pa.
(Inédit).
A PAUL FROMENT. — O toi froment qui, à travers les sillons, — Plus que
grain a su jeter, — En laissant tomber mes mancherons — Laisse-moi un peu
parler.
Comme toi, je suis de la terre ; - - Riante mouvante ou à peu près, -
travaillant, pauvre « lonlère », — Comme toi aussi j’ai chanté.
Mais ma muse semble boiteuse, — Tout juste elle peut se traîner, — En
lisant elle me rappelle — Le chemin par toi suivi.
Jamais je n’aurai tes fines ailes — Qui, bien haut, ont su t’élever, — De n
vers les flammes sont pâles, — Le temps, vite, les éteindra.
Tu savais que la Poésie, — Sait très peu rire et bien pleurer, — Berçant
ans comme les épis — Vers la faucille qui les prendra.
Si tu as chanté ton aimée, — C’était bien pour te consoler, — l>e ton coeur
coupe débordante — Ne savait plus que se désoler.
Chaque jour ta muse alertée, — Un refrain nouveau savait faire, — Et
Baïlct à la Bugado, — O bon Froment tu as fait bon pain ! (Traduction de l’autei,