RÈVES DE VINGT ANS par Joseph Blanc

, par Claude Vertut

RÈVES DE VINGT ANS

OUI connaîtra jamais tous les romans d’amour,
Tous les désirs confus, tous les espoirs de gloire,
Tous les projets sans fin, à perdre la mémoire,
Qu’un cerveau de vingt ans peut forger en un jour ?

Il semble en ce moment que tout sera victoire,
Que le sort n’aura pas de funeste retour,
Et qu’on aura triomphe et succès tour à tour,
Comme les paladins que célèbre l’histoire.

Je me surprends ainsi souvent à sommeiller
En un songe enjôleur prompt à m’émerveiller ;
Mais tandis que la douce illusion me gagne,

Si je n’ose bâtir, seul en ce rêve heureux,
Le plus cher à mon cœur des châteaux en Espagne,
C’est que pour le construire... il faudrait être deux.
(Rimes Blondes).